Quoi de mieux pour lancer ce blog qu'une critique sur le jeu Stranglehold qui réunit mes 2 plus grandes passions ?
Développé par les studios de Tiger Hill, et édité par Midway, cette première incursion de John Woo dans le jeu vidéo se veut être la suite spirituelle d'un de ses chefs d'oeuvre made in HK "Hard Boiled" (plus connu chez nous sous le nom de "A Toute Epreuve"). Pour ce faire, Chow Yun-Fat se prète au jeu de la motion capture et du doublage pour reprendre son rôle iconique de Tequila (rajeunissant au passage d'au moins 15 ans ^^). Et là c'est juste un rêve qui se réalise pour tout fan de John Woo : un jeu hommage à son style où l'on incarne son acteur fétiche.
Pour ce qui est de la John Woo "touch" pas de soucis tout y est rien ne manque : des colombes, des ralentis, des mexican stand-off et du heroic bloodshed ! En revanche, si toutes les figures stylistiques du maître sont bien présentes, il n'en est pas de même avec les thèmes généralement abordés par le cinéaste. Si vous espériez un jeu qui traite de l'honneur, de l'amitié ou de la rédemption, vous pouvez passer votre chemin car, malheureusement, cet aspect du cinéma de John Woo est globalement aux abonnés absents. On ajoutera à cela, un scénario prétexte totalement inintéressant et des persos peu attachants et très caricaturaux. Mais cela n'a finalement pas grande importance si le gameplay suit et que le jeu défoule.
Le gameplay est relativement simple et consiste en gros à tirer sur tout ce qui bouge et le tout avec style en utilisant au maximum les éléments du décor et nos attaques spéciales ultra stylisées qu'on obtient en remplissant une jauge nommée Tequila Bomb. La jouabilité est globalement au poil même si il arrive de temps à autre que l'on se mette en position accroupie sans le vouloir en appuyant involontairement un peu trop fort sur le stick gauche. Et, personnellement, je regrette l'absence d'un bouton pour replacer directement la caméra dans le dos. Rien de bien méchant néanmoins. Les cinématiques n'étant jamais bien longues, les niveaux s'enchaînent ainsi à toute vitesse avec très peu de temps mort. Les développeurs tentent comme ils peuvent de renouveler les situations pour éviter une trop grande redondance des actions. Ainsi, dans le niveau 2 on a le droit à une séquence en hélico par exemple. Des efforts louables mais pas toujours pleinement convaincants. La durée de vie n'est elle pas bien longue, 7-8h environ et la rejouabilité est plus ou moins inexistante. Ce qui m'amène à l'aspect le plus frustrant de Stranglehold. Comme je l'ai dit précédemment, le but est de massacrer tout ce qui bouge mais avec style. Ainsi, en enchaînant les tueries avec classe (grâce aux éléments du décor, les ralentis ...) un compteur d'étoiles s'affiche et monte tant que vous continuez à aligner les cadavres sans interruption. Un score est ensuite donné à la fin du niveau. Cet aspect nous montre donc que Stranglehold est clairement un jeu de scoring pourtant le score n'est affiché qu'à la fin du niveau et nulle part ailleurs. Étrangement, le jeu n'encourage donc pas le joueur à refaire inlassablement les niveaux pour améliorer ses scores. Un choix des développeurs que j'avoue ne pas comprendre.
S'il est évident que Stranglehold n'est pas un jeu qui marquera l'histoire du jeu vidéo, il n'en reste pas moins qu'il est carrément jouissif, particulièrement intense et défoulant. Et c'est bien là l'essentiel.
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